Étude des déterminants de l’indépendance de l’auditeur: les enseignements tirés du contexte économique camerounais

Abstract

Le présent article étudie les déterminants de l’indépendance de l’auditeur à la suite de la mission d’audit réalisée sur les comptes d’une entité. Alors que l’indépendance consiste pour l’auditeur à émettre une opinion neutre et professionnelle sur la régularité des comptes audités, la littérature montre qu’elle est parfois sujet de dilemmes éthiques lorsque les missions sont réalisées dans des contextes d’agence particulière. La méthodologie de l’analyse de contenu mise en œuvre à la suite des entretiens semi-directifs réalisés auprès des auditeurs installés au Cameroun a permis de tirer des enseignements pertinents. D’abord le marché de l’audit est stratifié et la taille du cabinet joue un rôle déterminant dans la négociation des contrats. Les cabinets d’envergure, qualifiés de « big four » sont considérés comme les plus indépendants à cause de la notoriété et la réputation à préserver. Les cabinets de taille moyenne s’appuient sur les affinités amicales et familiales mais doivent développer leur marché sur les bases professionnelles qui caractérisent l’indépendance. La dénonciation jouerait un rôle déterminant à travers les actions collectives des parties prenantes. Certaines théories préalablement évoquées par la littérature sont confirmées par les résultats empiriques notamment la théorie des parties prenantes, la théorie du développement personnel et celle de la dénonciation.